Examens officiels sous fond de détournement des frais d'examens
Quand l’éducation nationale est tenue par des mercenaires le résultat ne peut être que catastrophique. Le phénomène de détournement des frais d’examens dans nos lycées et collèges devient de plus en plus légendaire au Cameroun. Cette année les mêmes causes ont produit les mêmes effets.
Lundi 5 juin, c’est le premier jour des épreuves écrites du baccalauréat. Dans la cour du centre d’examen du lycée de Mballa 2, des élèves dépités, pour cause, ils ne sont pas admis dans les salles d’examens. Il s’agit des candidats d’un établissement privé de Yaoundé dont le campus se trouve au quartier abattoir non loin du quartier présidentiel (Etoudi). Lesdits candidats malheureux ont été surpris de l’absence de leurs noms sur les listes des élèves admis à composer. Stupéfaction et désolation !
Le film de l’incident
Nous sommes à dix jours du baccalauréat quand le pot aux roses est découvert. En effet les onze candidats au baccalauréat dudit collège en consultant les listes provisoires se rendent compte que leurs noms ni figurent guère, d’où la volonté de pousser plus loin la recherche et la curiosité sur leur sort et celui des quarante autres en lice au probatoire et ceux du Brevet d’Etude du Premier cycle (B E P C). Cependant devant les propos rassurants de l’un des surveillants généraux du lycée de Mballa II qui leur promet une issue favorable, ces élèves baissent la garde.
Selon la version du principal, l’économe du collège aurait disparu avec le coffre fort. Devant ce forfait, il prétend avoir fait parvenir une lettre à l’office du baccalauréat (O B C) dans laquelle il demandait l’indulgence de cette institution au vue de son incapacité financière à rétablir les élèves dans leurs droits sans pour autant s’y présenté personnellement, et ni entreprendre une action concrète.
L’incompréhensible
La question des dossiers est généralement soldée au premier trimestre lors des inscriptions, difficile pour un établissement de ne pas avoir connaissance de la situation de ses candidats car lorsque les dossiers sont acheminés l’établissement obtient un accusé de réception. Par conséquent il est évident que cette version soit peu convaincante donc querellable. Plus curieux encore, les parents d’élèves n’ont jamais étés informés de la situation, pourtant il existe formellement une association des parents d’élèves au sein de cette école.
Par ailleurs, ce lundi matin là, les candidats désabusés déposent une plainte au S E D contre le fondateur de l’établissement, le principal fils du fondateur et le surveillant général du lycée de Mballa II pour sa connivence dans cette affaire. En plus de cette action judiciaire, les élèves, aidés par leurs proches sont aux trousses du principal, heureusement ils le repèrent devant des bouteilles de bière dans un bistrot entouré de gros bras, et paré à toute éventualité.
Sous une tension exacerbée les élèves se ruent sur leur principal malheureusement ce sont eux qui échappent à un lynchage de la part de ces gros bras grâce à la présence fortuite d’un inspecteur de police présent sur les lieux. Ce dernier porte le problème dans son unité du commissariat sixième où le principal alias Ebosso sera gardé à vu.
Une plaie qui gangrène le pays
Une fois de plus l’on interroge le rôle des pouvoirs publics face à cette montée fulgurante du terrorisme financier dans nos établissements d’enseignement secondaire. Si chaque année le ministère des enseignements secondaire publie une liste d’établissements classés clandestins, on se demande si les critères de création de ces institutions restent objectives, connaissant la force de la corruption et le culte du faux ancré dans les habitudes des camerounais pour contourner coûte que vaille les règles. De même, ceci pose également la problématique tant décriée de l’impunité dans notre pays, car si les uns et les autres avaient des signaux forts, à coup sûr très peu s’aventureront dans une telle entreprise.
Cependant il est indubitable qu’une fois de plus des jeunes camerounais payent très cher les affres de quelques esprits malveillants, des loups déguisés en agneaux entre les mains de qui ils ont remis leur sort. Il est nécessaire de faire une enquête de moralité à toute personne qui se propose de gérer la jeunesse. Car ces enfants qui ont tout donné durant l’année scolaire goutent au goût amer d’une année blanche et en sont conscient. Ils souhaitent vivement plus de grâce pour les autres qui devront descendre dans l'arène les prochains jours.
Affaire à suivre . . .
.