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MON CAMEROUN A MOI
6 août 2014

Ratification des ACP : Une Belle Connerie ?

                                                                                                             

 

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            Lors de leur deuxième session parlementaire les députés camerounais ont procédés à l’adoption du projet de loi autorisant le président de la république à  ratifier les APE, plongeant de ce fait le pays tout entier dans une grande zone d’incertitude et d’appréhension. Nous nous proposons de faire un décryptage de ces accords de partenariat.

            De quoi est –il question ?

            C’est en date du 23 juin 2000 qu’un cadre nouveau de coopération plus élargie entre pays d’Afrique, caraïbes, pacifique(ACP) et l’Union Européenne (U E) voyait le jour, avec une optique explicite pour la mise en place d’une zone de libre échange entre eux. Ceux-ci abandonnent le système de préférence commerciale qui prévalait jusque là entre eux pour des accords de partenariats économiques, avec le prétendu objectif d’appuyer les initiatives d’intégration régionale entre les ACP. Face à la difficulté pour l’union européenne de mener à termes des négociations en vue d’une évolution directe vers les  APE avec les ensembles régionaux africains, à cause des intérêts divergents de chaque Etat, elle opte pour une saisine individuelle, en vu de la conclusion d’accords intérimaires, en lieu et place des accords régionaux initialement prévu. Le Cameroun va parapher le 17 décembre 2007, puis signer le 15 janvier  2009,  un accord d’étape dans le but de préserver un accès préférentiel de ces exportations  vers le marché de l’union européenne, pour finalement le ratifier le 22 juillet 2014. Ce partenariat couvre essentiellement le commerce des  marchandises.           

            Les visées des APE

            Plusieurs seront tentés de s’interroger sur l’urgence et le bien fondé de ce partenariat pour le Cameroun, sachant que l’économie camerounaise peine à se développer.

             Fièrement, les pouvoirs publics répondront que notre pays à pu sauvegarder l’accès  préférentiel réservé à ses produits vers l’union européenne. En retour, il accepte d’ouvrir son marché intérieur, à 80% des importations en provenance de l’union européenne .Globalement, les APE vise la libéralisation des échanges commerciaux avec le Cameroun puisqu’il s’agit de lui. Cette libéralisation s’étalera sur 15ans, avec une période moratoire de deux ans et se fera par groupes de produits dont trois  ont déjà été  identifiés à cet effet. Et seulement 20% y sont exclus. le gouvernement justifie ceci par le souci de protéger certaines industries, ainsi que les marchés agricoles sensibles, et minimiser par ailleurs les pertes en recettes fiscales.

              Pour le gouvernement camerounais en fait, la perte de ce privilège nous ravalerait automatiquement dans un système de préférences généralisées. Ce qui conduirait à l’alourdissement des charges d’exportation et au renchérissement de nos produits, en d’autres termes, les rendre moins compétitif. Donc les conséquences directes seront entre autres une réduction tendancielle des emplois, le ralentissement, voire l’arrêt des investissements privés qui impactera négativement la dynamique de croissance de l’ensemble de l’économie nationale.

            Par contre, les APE impacte directement et positivement son commerce extérieur, la compétitivité de son économie et la sérénité de ses finances publiques. On se demande si nos entreprises locales ont murement étés préparés à la concurrence ; comment réagira notre économie ?

Les mesures d’accompagnements des pouvoirs publics

             L’Etat du Cameroun se félicite de la mise en œuvre d’un plan d’accompagnement  nommé plan d’adaptation de l’économie camerounaise visant à  renforcer les capacités de l’offre, le développement des capacités d’exportation ; les réformes institutionnelles et fiscales. Dans la même optique, un bureau de mise à niveau des entreprises  est déjà opérationnel, celui-ci est chargé de préparer le tissu économique camerounais à l’amélioration de la qualité et de la normalisation, ainsi qu’à un accroissement de l’offre, à travers la modernisation de l’outil de production et l’optimisation du leadership et du management des entreprises. En plus il est dit que l’union européenne appuie cette démarche à travers le programme d’amélioration de la compétitivité de l’économie pour un montant de 10 millions d’euros, soit environ 6,5milliards de francs.  Ce programme est la preuve de l’aveu des pouvoirs publics, qui ne peuvent plus se voiler la face. Sans nul doute, l’économie camerounaise prendra un sacré coup avec ces accords de partenariat économique, et l’avenir des entreprises locales est hypothéqué.  Cependant, ce même gouvernement a tout de même la faiblesse de penser que ceux qui viennent chez nous à la quête de nouveaux marchés puissent en même temps vouloir mettre nos entreprises locales à niveau pour pouvoir faire face à la concurrence. Alors que logiquement ce handicap de nos entreprises ne peut qu’arranger leurs petites affaires.

 

L’impact des APE sur l’économie camerounaise : avantages et inconvénients

 

            Parler de l’impact des accords de partenariats économiques sur l’environnement économique camerounais suppose que l’on identifie les gains et les pertes.

            En effet, pour les signataires, le Cameroun à fort à gagner avec les APE. Il pourrait entre autres voir son tissu industriel grandir et se fortifier, au contact  des réalités mondiales. Concernant l’exportation des produits telle que la banane, le Cameroun mise sur ces accords pour regagner la première place africaine qu’elle occupait tout au début des années 2000, lorsque le processus de l’APE sera arrivé à son terme l’espace européen sera de toute évidence une aubaine pour sa production bananière. Le Cameroun ambitionne  également de relever la filière cacao-café via le marché européen.  La filière bois ne sera pas en reste, déjà  le bois contribue  à hauteur de 13,3% aux recettes d’exportation et à 6% à la formation du produit intérieur brut (PIB), il faudra cependant que la production locale arrive à satisfaire une demande de plus en plus forte. Pour certains analystes, ce secteur et bien d’autres devraient  pouvoir grandir, créer de nouveaux emplois et surtout progressivement migrer vers l’industrialisation. Ceci, notamment grâce aux nouvelles facilités d’accès aux machines et autres technologies qui désormais seront facilement et à moindre coût importés d’Europe. Reste à espérer que le Cameroun puisse développer de nouveaux pôles  d’exploitation il pourrait par exemple développer la  production  des cultures comme la pomme de terre, le blé, la canne à sucre question de mettre à profit la générosité du climat, qui nous permettrait d’avoir jusqu’à trois récoltes par an.

Repérage d’un énorme manque à gagner

            D’avis d’experts, l’entrée massive des produits européens sur le marché camerounais est susceptible d’avoir une incidence majeure sur l’économie du pays. Notamment sur le commerce extérieure, la compétitivité des entreprises et la production, les finances publiques.

            En effet, la libre entrée des produits européen sur le territoire camerounais conduira à une baisse des prix des produits importés relativement aux produits locaux jusqu’à la période de démantèlement, entrainant un accroissement  des importations, au détriment de la production  intérieur. Certains vont encore plus loin, et démontrent par des études que l’on assistera également à un accroissement des importations provenant de l’UE, nettement plus importantes que l’accroissement des exportations du Cameroun  vers l’UE.

             La compétitivité et la production industrielle subira elle aussi les foudres de ce partenariat. Dans ce domaine, le programme d’appui et de soutien à l’APE(PASAPE), dans ses études sur les réformes institutionnelles de renforcement  de la compétitivité envisageable après la signature de l’APE, montre que celui-ci pourrait entrainer  des pertes importantes  des parts du marché  internes des entreprises nationales dont 80% des  chiffres d’affaire se forment à partir du marché domestique et la dégradation  de leur compétitivité dont le niveau est déjà faible. Ce qui aurait pour conséquence probable la destruction du tissu productif nationale 

            Sur les finances publique, en 2008 l’on a estimé que l’impact  d’une libéralisation  de 80% des lignes tarifaires échelonnées sur une période de 15ans engendrera  une perte nette fiscalo-douanière atteignant 575,1 milliard de  pertes cumulés à l’horizon 2023 et 2 470 f en cumul sur les quinze années du démantèlement, le MINFI(ministère des finances) ajoute que l’incidence de l’ape d’étape sur les recettes fiscales pourrait atteindre 1 330 milliard de f cumulés à l’horizon  2023 et 2 470 milliard de f en 2020. Les pertes cumulées de la TVA sur les produits domestique s’élèveraient à 21 milliards à l’horizon 2023 et à 61 milliards de f à l’horizon 2030 ; par contre ces pertes peuvent être atténuées si des mesures appropriées sont prises pour renforcer la compétitivité  des secteurs de production des biens échangeables.

             L’impact sur les emplois est selon lequel l’ape d’étape pourrait entrainer soit des créations d’emplois soit des destructions d’emplois suivant les phases de démantèlement et les secteurs. Car pour des observateurs avertis, une importation se traduit toujours par une perte d’emploi avec une incidence sur les revenus.

            Par ailleurs, 33% des droits de douanes actuels seront maintenus. Donc les pertes de droits douanes atteindront 67% de leur niveau actuel à la fin du processus de libéralisation. C’est pourquoi pour compenser ces pertes à la porte il est urgent que des réformes indispensables soient menées au niveau institutionnel et la fiscalité.

            Néanmoins, il reste difficile d’admettre que l’Etat camerounais ait agit en acteur rationnel. Sachant avec cet adage africain que : « Ce sont les arbres de mêmes tailles côtes à côtes qui se passent les singes », d’où vient-il que l’union européenne milite pour le bien des ACP, en tout point il ya inadéquation.  C’est évident que l’union européenne a plus à y gagner, que le Cameroun. De ce fait, il est légitime pour les camerounais de nourrir autant de scepticisme vis-à-vis de ces accords, car malgré les élucubrations de quelques soit disant illuminés, il reste indubitable que ni l’économie camerounaise, ni les entreprises ne sont assez aguerries pour rivaliser avec les autres de l’union européenne, de loin plus développées et plus performante. Par conséquent les camerounais redoutent fortement l’envahissement de leur marché par les produits européens ; à la recherche de nouveau marché. Dieu seul sait quelle espèce de produits entreront sur le territoire, serait il possible de procédé à un contrôle systématique de toutes ces entrées ; par ailleurs,  l’on redoute également les conséquences sur la santé des camerounais, car ces produits dont la qualité reste douteuse sont susceptibles d’être la cause de nombreuses maladies, comme les cancers, diabète et autres. En fait le niveau de vie reste très faible au Cameroun, pire encore avec l’inflation constaté dans les marchés et dans tous les secteurs de la vie. Ceci dit, on peut bien imaginer le succès de ces produits bon marché auprès des consommateurs qui ont été résolument réduits à une existence quasi animal, quasi bestial.

            

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Commentaires
J
une fois de plus le cameroun se décide de naviguer en eaux troubles. gare au naufrage!
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  • Mon blog s'inscrit dans une logique de décryptage du Cameroun, et donc de l'Afrique puisque le Cameroun est un condensé de cette Afrique. Aucun sujet n'est tabou, tout doit être éventré, Bienvenue sur MON CAMEROUN A MOI
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